Ah l’Italie. Il serait temps de vous partager notre road trip de 2016! Rappelez-vous… Nous étions partis une petite semaine en mai à la découverte de la Toscane. Au départ de Bastia, 4 heures de bateau nous attendaient, avant d’arriver à Livourne. La première étape de notre road trip fut Les cinq terres où nous avons visité Manarola et Riomaggiore. Nous voilà rendu à la deuxième étape de notre séjour : la découverte de Lucques (ou Lucca en italien), jolie petite ville qui se situe à proximité de Pise. Alors est-ce que la ville vaut le détour? Que voir et que faire dans la ville? Venez, on vous y emmène…

Nous poursuivons donc notre périple en Toscane et démarrons la première journée de juin avec la visite de la ville de Lucques. Moins connue que Pise, sa célèbre voisine, Lucques possède elle aussi des atouts. Il s’agit de la ville touristique la mieux préservée du coin. Le centre est assez petit et il est surtout piétonnier. Un gros point positif pour pouvoir profiter de la vieille ville avec calme et sérénité.

Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, Lucques est une ville très riche d’un point de vue historique et monumental. Au cœur de ses murailles, on y trouve de nombreuses églises, des restaurants, de charmantes placettes, des façades colorées, et beaucoup de petites ruelles. Si vous faîtes comme nous, vous risquez de vous y perdre assez rapidement !

Un peu d’histoire

Colonie romaine depuis 180 avant JC, Lucques reste marquée par ses origines antiques : ses rues forment toujours un quadrillage régulier, et c’est dans l’arène de son Anfiteatro romano datant du IIème siècle avant JC que se tient le marché hebdomadaire. De même, la piazza San Michele s’étend à l’emplacement de l’ancien forum et constitue le cœur de la cité. L’église San Michele in Foro, dont la haute silhouette domine toute la cité, n’est que l’un des nombreux sanctuaires chrétiens construits à Lucques aux XIIIème siècles dans le style romano-pisan.

Dans toute l’Europe il est particulièrement rare de trouver des remparts datant de la Renaissance aussi bien conservés que les massives murailles en brique rouge de Lucques. Construites entre 1504 et 1645, elles protègent la ville de l’agitation du monde moderne. Cette enceinte donne un cachet très singulier à une cité historique d’autant plus paisible que nombreux sont ses habitants à profiter de ses chaussées plates pour se déplacer à vélo.

Que voir et que faire à Lucques ?

♦ Monter au sommet de la Torre dei Guinigi : point de vue sensationnel
♦ Visiter les nombreuses églises de la ville
♦ Louer un vélo et faire le tour des remparts
♦ Aller au marché des remparts
♦ Visiter le Palazzo Pfanner et ses jardins + d’infos ici
♦ Prendre un verre sur la Piazza dell’anfiteatro
♦ Se perdre dans les ruelles de la ville…
♦ Découvrir les spécialités locales

Non aux voitures !

Ce qui rend si singulière Lucques ? Ce sont sans hésitations ses remparts d’une douzaine de mètres de haut. Celles-ci s’étendent sur 4 km, et offrent une vue imprenable sur les différents monuments qui caractérisent la cité mais aussi, de l’autre côté, les prés verdoyants en contrebas et les collines, au loin.

De porte en porte, cette promenade champêtre à bord de ville est idéale pour comprendre la construction circulaire de la cité. On y pénètre par 10 portes historiques. Lucques est spécialement conçue pour s’y balader uniquement à pied ou à vélo. Il n’y a pratiquement aucune circulation automobile, ni même de bus dans le centre historique. Les seuls voitures que vous verrez seront les livreurs ou les habitants.

Le jardin suspendu de Lucca : La Torre Guinigi

Ce qui nous a le plus plu ici, c’est la vue depuis la tour Guinigi. Nous étions loin d’imaginer une vue panoramique aussi exceptionnelle sur la jolie ville en brique que celle-ci. Bon, la vue se mérite puisqu’il vous faudra monter plus de 200 marches, mais comme je vous le dis, vous ne serez pas déçus de tous ces efforts.

Construite de pierres et de briques, la Torre Guinigi se distingue de tous les bâtiments du centre historique. Haute de 45 mètres, elle est la tour la plus importante de la ville. Celle-ci se dresse à l’angle de la via Sant’Andrea et de la via delle Chiavi D’Oro. Sa caractéristique principale ? La présence d’un jardin suspendu grâce aux arbres qui poussent à son sommet. Ce sont les maîtres de la ville, les Guinigi, qui ont souhaité agrémenter leur demeure avec cette tour couronnée d’arbres, devenue le symbole de leur domination pendant la Renaissance. Parmi les tours médiévales, appartenant à des familles privées, c’est la seule qui n’ait pas été coupée ou détruite au XVIe siècle.

Constituée d’une boîte entourée de terre, dans laquelle sept chênes verts ont été plantés, il est difficile de connaître la date précise de la construction de ce jardin suspendu. Par ailleurs, nous pouvons supposer qu’il est né il y a très longtemps puisqu’une image datant du XVème siècle retrouvée dans les chroniques de Giovanni Sercambi, montre, parmi les nombreuses tours de Lucques, une tour avec une couronne d’arbres. Les chênes présents aujourd’hui ont certainement été replantés au fil du temps. Quoiqu’il en soit, cette végétation en fait un véritable symbole de la ville de Lucques.

A noter : L’entrée est payante. Il faudra débourser 4 euros par personnes pour avoir accès à cette sublime vue. Franchement, ça vaut le coup ! Plus d’informations

La ville aux 100 églises

Après avoir gravi la tour, nous avions encore du temps pour découvrir la ville. La pluie s’est arrêtée de tomber, donc nous avons pu profiter de la fin d’après-midi. Nous avons TOUT fait à pieds ! C’est vraiment agréable de pouvoir se pavaner tranquillement dans le centre de la ville, sans entendre le bruit du moteur, et sans respirer la pollution des véhicules.

Petit conseil d’amis : repérer votre point de départ, et munissez vous d’une carte. Les ruelles pavés se ressemblent toutes, vous risquerez de ne pas retrouver votre chemin qui mène jusqu’à la voiture, garée à l’extérieur des remparts.

Surnommée « la ville aux 100 églises », Lucques a forcément quelques trésors à découvrir. Tout d’abord, la cathédrale San-Martino di Lucca, dont les fondements datent du VI^ème siècle, rien que ça ! Sa visite est payante, notamment parce que l’on y trouve le tombeau d’Ilaria Del Carretto, symbole de l’art funéraire italien du XV^ème siècle. Parmi tant d’autres, l’église San Michele in Foro et la basilique San Frediano valent également le détour. Si, à l’intérieur, elles sont plutôt simples et sans prétention, leurs façades sont très jolies.

San Michele in Foro (Piazza San Michele)

Comme son nom l’évoque, cette église (XIIe-XIVe siècles) s’élève à l’endroit de l’ancien forum romain. Sa façade, qui rivalise en splendeur avec celle de San Martino, est un superbe exemple de style romano-pisan. Une grande statue de Saint Michel, cernée de deux anges, surmonte les arcades et les galeries ornées de chapiteaux à figures animales ou végétales et de mosaïques en marbre figurant des scènes de chasse. A l’angle droit se trouve la Vierge à l’Enfant de Matteo Civitali (1436-1501), tenu pour le plus grand artiste et architecte de Lucques.

Le vaste intérieur renferme le tombeau de Saint Davino et l’un des plus remarquables tableaux de Filippino Lippi – Sainte Hélèn, Saint Jérôme, Saint Sébastien et Saint Roch – qui a été rénové avec minutie.

Chiesa Santa Maria Forisportam

San Cristoforo

Piazza Puccini

Lucques vibre en permanence sous des concerts de musiques et de chants d’opéra qui flottent dans l’air de la ville fortifiée. Les grands compositeurs d’opéras Luigi Boccherini (1743-1805) et Giacomo Puccini (1858-1924) sont nés ici. Les admirateurs de La Bohème, Turandot ou Tosca pourront voir, dans ce musée installé dans la maison natale de Puccini et récemment réaménagé, lettres, documents inspirés par son oeuvre, ainsi que son piano, avant de poursuivre leur pèlerinage à Torre del Lago Puccini dans la villa où il vécut à partir de 1891 et où il est enterré. Plus d’informations ici (réservation billets)