Samedi 17 août 2019, 15h00 : il est temps de célébrer notre mariage religieux dans la très belle église Saint Vincent de Barsac, monument historique classé qui date du XVIIIème siècle. Le temps est parfait, il ne fait pas trop chaud, nous allons nous dire oui. Mais avant petit coup de stress…
Nous sommes toujours dans la voiture direction l’église. Je réalise qu’il est peut-être temps d’enlever mon pansement. Comme je vous le disais dans l’article sur les préparatifs, je me suis coupée (je ne sais comment !) à un doigt. Et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit de l’annulaire gauche. J’ai gardé mon pansement toute la matinée pour ne pas mettre de sang sur ma robe… Il est temps maintenant de m’en séparer, car ça va faire tâche pour les photos !
Nous voilà arrivés à Barsac, petit village dans le Sauternais. Il y a certains de nos invités qui marchent sur le trottoir en direction de l’église. Il y a du monde sur le parvis, je remarque quelques membres de ma famille, je suis heureuse de les voir. Nous ne trouvons pas de place pour nous garer. Nous faisons le tour du village deux fois. Boooon, ca va aller, ca va aller. Audrey en profite pour se fumer une clope, ça va la détendre. On reprend la route et on arrive sur un petit parking, très bien placé. Nous avons vu sur l’église au loin, c’est parfait. Je me demande où sont mes témoins. Aucunes d’elles ne répond à mes appels. Je commence à paniquer car je vois l’heure tourner.
La voiture de Germain arrive sur le parking. Merde ! Je vois le visage de Max, qui sourit quand il comprend qu’ils ne peuvent pas stationner sur ce parking, car la mariée est là. Fou rire dans la voiture, je me cache de suite. Ils repartent. Et après coup je réalise : Mais qu’est ce qu’ils font là ? Ils ne sont pas encore à l’église ?
J’appelle ma wedding planner, pour savoir si mes témoins sont à l’église. Elle ne répond pas. OK, là ca commence vraiment à m’inquiéter, car elles sont parties en même temps que nous. Elles devraient être là. Elles doivent galérer à se garer. J’essaye de me calmer. Cela ne durera pas longtemps… Pourquoi ? Vous n’êtes pas prêts ! Une voiture se gare, ou devrais-je dire, se colle à notre voiture. Ma cousine baisse la vitre et s’adresse au conducteur « S’il vous plait Monsieur, pouvez-vous vous garer ailleurs ? Car j’ai une mariée à l’arrière, qui ne pourra pas sortir« . L’homme regarde Audrey ne dit rien et remonte dans sa voiture. Ouf il a compris ! En fait, non… Il fait une manoeuvre et se regard en s’éloignant un peu plus de notre voiture. Sans vous mentir il a du se décaler de 25 cm par rapport à la première fois. Du grand n’importe quoi. « Il se fou de ma gueule là, on est d’accord ? » me lance Audrey. C’est clair, on avait vachement besoin de ça. Audrey explique au couple que ça ne sert à rien et que je ne peux toujours pas sortir. La femme s’approche de la vitre, « Qu’est-ce qui se passe ?« . Audrey commence à s’impatienter « J’ai une mariée, et là elle ne peut pas sortir de la voiture, il faut que vous vous gariez ailleurs« . La femme, sans gêne, s’approche de la vitre et regarde à l’arrière pour vérifier si les propos de ma cousine sont justifiés… Mais c’est une blague ! Je me mets à dire « Oui oui il y a bien une mariée, je suis là !« . Sa réponse nous a scotché sur place : « Ah oui… Bon, elle dure combien de temps la cérémonie ?« . Mais qu’est-ce que ça peut faire ? Pourquoi elle nous demande ça. Je dis à Audrey, qu’elle durera environ 1h15. Elle transmet à la dame. Pendant ce temps-là son mari regarde la carte de la région. La femme s’éloigne de nous et dit « Oui, c’est trop long, nous on va boire un café juste là« . Elle nous tourne le dos, et ne répond plus. Un scandale. Les gens sont tellement … (finissez ma phrase !). Cela me rend hors de moi, j’ai envie de lui courir après, de me jeter sur elle, et de l’étouffer avec les quatorze couches de tulle de ma robe. Imaginez la scène un peu… BREF ! Je regarde ma mère « Mais comment je vais faire pour sortir maman ?!« . Système D, ma mère sort de la voiture, et me laisse la place pour que je sorte de l’autre côté de la voiture. C’était une grande galère pour bouger de 60 cm mais j’ai réussi. Toute cette histoire m’a donné extrêmement chaud en plus de m’avoir énervé. Toujours pas de nouvelles des témoins, il est 15h10.
Quelques minutes après, une fille s’approche de nous, elle se présente, c’est Nikita, l’assistante de ma wedding planner : « Marie tu dois venir, le prêtre veut que tu viennes« . Je lui réponds que non, car mes témoins ne sont pas encore là. J’ai dit que je les attendais ici. Nikita insiste « Je sais, mais tu dois vraiment venir, il n’est pas content« . Nous v’la bien, le prêtre n’est pas content. Ambiance, ambiance ! Elle va être sympa cette cérémonie, je le sens ! Trève de plaisanterie, je redescends et commence vraiment à perdre patience / angoisser. Ah Claire est là ! Elle ouvre la portière, je demande « Mais t’étais ou ? Je t’ai appelé ! Et les filles elles sont où ? ». En une minute elle trouve les bons mots et me rassure. Les filles sont là tout va bien. Ok, nous voilà en route vers l’église, et c’est vrai qu’au loin le prêtre tourne en rond, et regarde sa montre… J’ai peur ! En même temps il est 15h20…
J’arrive sur le parvis de l’église, et dis bonjour au Père Rouet. Il a l’air stressé. Je le trouve différent de d’habitude. C’est sûr que c’est le stress ! Il dit à mes témoins de rentrer alors que je vois Max à quelques mètres de nous. On avait prévu le cortège suivant :
- Max au bras de sa maman – Une fois au bout, elle va s’asseoir à côté du père de Max déjà assis
- Les témoins du marié : Germain, Aurélie, Fabien en colonne. Une fois au bout, ils se place de 3/4 face aux invités, à côté de Max pour le « soutenir »
- Les témoins de la mariée : Claire, Charlotte, Camille et Nour en colonne. Attention laisser quelques mètres pour les photos. Elles vont attendre en symétrie des témoins de Max, côté Marie.
- Marie au bras de son oncle. Attention ne commencer que quand plus personne est dans l’allée
- Marie retrouve Max
Je ne sais pas où sont les témoins de Max. Mais en tout cas les filles ne doivent pas rentrer maintenant. Le prête insiste « Allez allez on y va, on rentre !« . Mes amies sont tendues et rentrent dans l’allée, suivi des témoins de Max. Le prêtre me dit ensuite que je peux rentrer. Hors de question ! Max se trouve à deux mètres devant moi. Il doit être à l’autel quand je ferai mon entrée. On va pas marcher l’un derrière l’autre, et puis quoi encore… Ce que j’explique au prêtre mais il n’a pas l’air de m’écouter. « Si si, il faut y aller« . Mon oncle qui a tout entendu de la conversation, commence à s’avancer. « Non tonton, reste. » C’est bon, le prêtre s’avance dans l’allée. Suivi de Max au bras de sa maman. Mes témoins sont déjà rentrées, c’est n’importe quoi mais bref. Je respire un grand coup. Maintenant c’est à mon tour !
La musique démarre, je foule mes premiers pas dans l’église et non sur un terrain de football. Pourtant l’hymne de la ligue des champions résonne dans ma tête et je traverse une foule de personnes, ma famille et mes amis qui font office de « supporter » à cet instant. Une haie d’honneur qui me sourit, me soutient et me comble de bonheur, c’est un moment magique, j’ai des frissons. Arrivés au bout, devant le prêtre, ma mère m’embrasse et rejoint mon père. Je me retrouve seul, mes témoins ne sont pas loin, je sens leur présence, une présence qui rassure et me rend plus fort. J’en ai besoin car ma femme est sur le point de me rejoindre au bras de son oncle. Elle s’avance, le reflet du soleil fait que je ne distingue que sa silhouette, puis elle se rapproche, j’inspire profondément et expire pour ne pas craquer car l’émotion est belle et bien là. Je la découvre enfin, la contemple, l’admire. C’est ma femme qui est là, qu’elle est belle!
Nous sommes le 17 août 2019, c’est mon mariage. Je commence à marcher dans l’allée centrale de l’église Saint Vincent. On m’avait dit « Tu verras, c’est magique l’arrivée dans l’église, tu verras ton mari au bout de l’allée, il t’attend. Tous les yeux sont rivés sur toi, tout le monde n’a d’yeux que pour la mariée« . Bon, c’est pas exactement ce qui se passe dans ma tête à ce moment-là. Mais plutôt « Un pas après l’autre« . Je ne pense qu’à une chose : ne pas tomber. Je me remémore les paroles de Béatrice, la gérante de la boutique de mariée : « Fais des grands pas. Donne des coups dans le jupon, pour ne pas marcher dessus« . Ouais c’est toute une technique pour marcher en robe de mariée. D’habitude je n’y pense pas, mais là, c’est LE moment à ne pas louper. Je suis concentrée sur chaque mètre qui me rapproche de mon mari. Arrivée à la moitié, je commence à lâcher prise, il est juste là. Qu’il est beau ! Nous voilà à l’autel, mon oncle m’embrasse et je rejoints Max. Il a les yeux qui brillent. » Tu es magnifique » qu’il me dit. Que ça fait du bien de le voir, de l’entendre, de le sentir près de moi. Je me sens rassurée. Je me tourne vers ma gauche, et je vois mes témoins. Elles sont là, elles aussi, à mes côtés. Elles ont l’air très émue. Voilà, le plus gros est fait ! Maintenant laissons-nous porter.
Le père commence son discours : « Je vous salue Marie. Chaque fois qu’on se voyait, je lui disais cela » Ce qui a fait rire l’assemblée. « Alors là c’est le moment joyeux, mais joyeux en profondeur. Nous les rejoignons dans la profondeur de la parole qu’ils vont échanger, qu’ils vont se donner. Ils ont souhaité vivre cela avec vous, et avec Dieu. Et donc c’est au plus profond. » La célébration commence par la lecture de la lettre de Saint Paul par ma cousine Audrey, puis par la lecture du Psaume 148 « Vous tous bénissez le Seigneur ». Tout le monde chante les refrains, même mes amies qui ne sont pas du tout croyantes. Je sens qu’elles se forcent pour me faire plaisir. Puis vient la lecture de l’évangile de Jésus selon Saint Matthieu. La quête sur la musique de All you need is love, clos la partie la plus solennelle de la cérémonie.
Il est maintenant tant de passer à la célébration du mariage. « Le mariage suppose que les époux s’engagent l’un envers l’autre, librement et sans contrainte. Qu’ils se promettent amour mutuel et respect, pour toute leur vie. Qu’ils accueillent les enfants que Dieu leur donne, et les éduque selon l’évangile du Christ et dans la foi de l’Eglise. Marie et Maxime, est-ce bien ainsi que vous voulez vivre dans le mariage ? Oui. Etes-vous disposés à assumer ensemble votre mission de chrétien dans le monde et dans l’Eglise ? Oui. » C’est maintenant le moment d’échanger nos consentements. Et c’est Max qui est le premier à se lancer. Le prêtre est juste à côté de nous, il tient le carnet où tout est noté. Nous ne pouvons pas nous tromper. « Moi, Maxime, je te reçois Marie comme épouse, et je promets de te rester fidèle, dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, pour t’aimer tous les jours de ma vie. » « Désormais vous êtes unis par Dieu, dans le mariage » Applaudissements . La prêtre appelle ensuite Lana (la nièce de Max) et Manon (ma petite cousine) d’apporter les alliances.
Le moment tant attendu est arrivé : la bénédiction des alliances. Nous avons choisi une manière originale de bénir nos alliances. C’est une idée du prêtre que nous avons adorée. Ce sont nos témoins qui vous les bénir. Le prêtre donne à nos alliances à Claire, qui les passe à Nour, puis à Camille et enfin à Charlotte. Le prêtre les récupère pour les donner ensuite à Germain, qui les passe à Aurélie, puis à Fabien. Le curé les récupère les alliances la main vers le ciel et récite : « Seigneur, notre Dieu, toi qui a fait Alliance avec nous par Jésus Christ, bénis maintenant ces alliances : qu’elles soient pour Marie et Maxime les signes de leur fidélité et le rappel de leur amour« . Le prêtre dirige son micro vers Max, qui se lance « Marie, reçois cette alliance signe de mon amour et de ma fidélité » Ça y est il va me passer la bague au doigt ! Je ne suis que joie. Bon, j’ai juste peur qu’il me fasse trop mal avec ma coupure. Et c’est le cas. « Aïe ! » Il a forcé, pile sur ma coupure, car ça ne passait pas et j’ai eu hyper mal. Réaction du prêtre : « Faut jamais forcer !« . A mon tour de lui mettre l’alliance. « Maxime, reçois cette alliance, signe de mon amour et de ma fidélité« . Pour ma part, je ne galère pas trop ! Applaudissement et cris de la part de ma meilleure amie qui s’est cru dans un concert des BB Brunes (A l’ancienne chérie !). Elle se fait vite reprendre par le prêtre « Applaudir, applaudir je vous prie ! ». Je me retourne, la regarde : fou rire intérieur.
Nous avons ensuite lu la prière des époux. Nous l’avons écrite quelques semaines avant le jour J et nous y avons mis tout notre cœur. Nous nous sommes échangés le micro, une phrase sur deux. C’était un beau moment. Puis nous avons choisi Michèle, la tante de Max, pour lire la prière universelle. Prière que nous avons également rédigée. Cela nous tenait à cœur car il s’agit de vœux, d’un message à l’univers. Nous avons évoqué la notion de partage, pour nos proches, nos amis, mais aussi nous avons eu une pensée pour ceux qui nous ont quitté. Nous avons adressé un message de paix, pour l’avenir de la planète, la protection des animaux et nous avons conclu par « Pour les hommes marqués par l’anxiété dans un monde qui tourne de plus en plus vite, qu’ils prennent le temps de s’arrêter et de réfléchir aux valeurs essentielles : l’amour, la tolérence, le respect et la bienveillance, prions le Seigneur« .
Après le Notre Père, j’ai vécu un moment très personnel, et plein d’émotion. Il s’agit de bénir un « souvenir ». C’est également une idée du Père Rouet (Il en a de bonnes idées quand même !).Le principe ? Choisir un objet qui nous tient à cœur et le faire bénir. J’ai tout de suite pensé à un bijou de famille, que ma maman m’a offert au début du mois, pour mes 27 ans. C’est une bracelet qui appartenait à la mère de mon grand-père. Il passe au poignet de toute les filles, de la famille, de génération en génération. Je le connais depuis que je suis toute petite, et j’ai été très touchée que ma mère me l’offre juste avant le mariage. Du coup j’ai eu envie de le bénir, et je l’ai porté pour la première fois le jour de notre mariage.
Nous avons conclu la célébration par le bouquet à la vierge qui s’est fait sur l’Ave Maria, puis par la signature de l’acte de mariage sur Hallelujah de Jeff Buckley. Nous nous sommes dirigés vers la table où il y avait les registres. Nos témoins nous ont rejoint et nous avons pu signer. Ça y est, la célébration s’achève… Je me mets sur le côté et regarde nos sept témoins signer l’acte les uns après les autres. J’échange quelques mots avec mes amies, qui sont soulagées et heureuses que tout se soit bien passé. Le prêtre achève la célébration et invite nos proches à nous attendre sur le parvis de l’église pour la sortie des mariés sur la musique de Oh happy day. On commence à se détendre, et à chanter. Nous sommes heureux d’avoir eu cette si belle cérémonie. Douglas arrive pour capturer quelques photos sur le tapis rouge, pendant que les derniers invités sortent. On se met au point sur le timing et c’est parti, nous nous dirigeons vers la sortie. Applaudissements, cris et « Vive les mariés » qui résonnent, au sons des cloches, avec des confettis qui s’envolent au dessus de nous. Quel joie d’être en face de nos proches et de leur adresser des regards complices et des sourires. Mais nous marchons tranquillement, sans trop nous arrêter, sans dire bonjour (Et ouais, on est comme ça nous ! Vous comprendrez plus tard pourquoi) et rejoignons Yvon, notre chauffeur et sa super Citroën DS Pallas noire de 1968, qui nous conduira jusqu’au lieu de réception…
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